01-Mercredi 24 septembre

28°c. Nous nous sentons instantanément moites et un peu oppressés (effet de la pollution ?). L’aéroport international nous semble étrangement désert….Où sont les foules attendues ?

Des panneaux nous somment de ne pas faire usage de nos téléphones portables et de rester silencieux. Pour un groupe de 41 français, cette dernière injonction s’avère illusoire…Nous n’arrivons pas à donner d’âge aux gens. Ils semblent tous incroyablement jeunes !
Le scanner à bagages sonne. Daniel se trouve délesté de ses pommes et d’un reste de sandwich….La nourriture française n’est pas acceptée en Chine.
Derrière les comptoirs des formalités d’entrée, un homme, grand, chinois, un drapeau français à la main nous accueille. Il nous explique que prendre les escaliers mécaniques nous obligerait à faire un grand détour et sans pitié nous incite donc à grimper des marches, encombrés de nos valises.
En haut, un bus nous attend. Les sièges sont plastifiés. Nous hésitons à déchirer cette housse. La chaleur incite nombreux d’entre nous à le faire. Nous quittons le second plus grand aéroport de Chine, conçu par un architecte français : Paul Andreu. Le terminal 2 qui s’étale sur 546 000 mètres carrés, symbolise une mouette en vol, les ailes déployées. Il fait suite au terminal 1 qui avait la forme d’une mouette aux ailes prêtes à se déployer.

Le guide se présente : Jacques, de son vrai nom Monsieur Gao. Il parle un français divin avec une intonation mélodieuse et ponctue ses phrases de brefs éclats de rire. Champion du monde de la flatterie, il ne rate pas une occasion d’encenser les français. Il cite nos nombreuses industries qui se développent dans la région : Danone, Alcatel, Alsthom, Carrefour, Hermès, Dior, Louis Vuitton, vante les mérites de nos voitures fabriquées dans le pays comme la Peugeot 307 ou la Citroën ZX, parle de notre président en utilisant son prénom : Je cite : « Nicolas est venu en Chine deux fois. On lui a donné 2 contrats quand même : Alsthom avec le tgv que nous sommes en train d’installer pour relier Shanghaï et Pékin et Aréva».

Il tient à nous montrer les progrès de son pays : « On va manger tous les jours du fromage français et on va acheter encore plus de Peugeots, alors vous aussi il faut faire des efforts en consommant de plus en plus de produits chinois. Nicolas a montré l’exemple en mangeant beaucoup de raviolis chinois… »
« Il n’y a pas de différence économique entre la Chine et la France. Bien sûr, il y a des différences politiques. On fait des progrès mais on a encore des problèmes à résoudre : le trafic de drogue, 700 000 cas déclarés de SIDA, corruption des fonctionnaires, problème de pollution, on ne sait pas encore traiter l’eau en Chine. On essaie, on a des stations d’épuration mais cela ne marche pas encore correctement »

Il nous présente Shanghaï comme la plus grande ville chinoise, une des plus riches du pays. 19 millions d’habitants (un tiers de la France) vivant à proximité du fleuve Yángzǐ Jiāng : Yang-tseu-Kiang (autre transcription : Yangtsé). La ville la plus jeune aussi, puisqu’en 1221 ce n’était encore qu’un petit village de pêcheurs qui s’est développé suite à la guerre de l’opium de 1840 pour devenir en 1920/1930 la ville la plus prospère du moyen orient.

Le nez collé à la vitre, nous voyons dans le désordre :

des gens vêtus de Jeans et de tee-shirts discutant ensemble, une cigarette à la main, dans la position nationale à savoir, accroupis, pieds plats au sol,
des palmiers sur les trottoirs, tendance climatique subtropicale oblige,
des voitures qui doublent à gauche, à droite, usant du klaxon pour un oui ou un non sur le plus grand réseau autoroutier du monde,
des cyclistes suicidaires sur des vélos éclectiques qui tournent quand cela leur chante, sans prévenir,
de vieux camions qui transportent des charges inimaginables, dépassant de tous côtés (le tarif des péages d’autoroute dépend du poids transporté),
des fils électriques partout,
du linge suspendu sur des barres de fer aux immeubles,
des climatiseurs sous presque chaque fenêtre,
beaucoup d’appartements éclairés aux néons responsables d’une lumière glacée,
des publicités lumineuses sur les façades des 3000 tours et gratte-ciels de Shanghaï, surplombant d’antiques petites maisons collectives toutes grises,
des routes suspendues qui se croisent avec une voie réservée au métro aérien (un goût du cinquième élément de Luc Besson),
des hommes et des femmes qui s’affairent à nettoyer, embellir la ville partout.
Nous constatons l’extrême propreté des rues : pas un papier au sol qui ne soit ramassé par un balayeur dans le quart d’heure, même pas de feuilles mortes par terre (sans compter
l’importante taxe pour les propriétaires de chiens, très dissuasive). Bien sûr de ci de là, au coin d’une rue, un homme, un enfant ou une femme fouille un tas d’immondices posé là….Bien sûr certaines échoppes vendent un entassement d’objets peu identifiables au milieu duquel une femme, assise par terre semble porter la lassitude du monde…

Nous dînons dans notre premier restaurant chinois. Le liquide marron qui est servi dans une tasse est-il du thé ou un lave-baguettes ?

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Les serveuses, les clients parlent fort, le visage sans sourire, ils semblent sans cesse se disputer. C’est hallucinant le nombre de plats différents qui arrivent sur ce plateau tournant.

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Mais quoi ? Ils enlèvent déjà ce plat-là ? Alors qu’il n’est pas vide ? Notre rythme s’accélère. Le dessert clot la danse des assiettes : pastèque et boules aux graines de sésame. Nous repartons déjà…

Nous arrivons au quartier de « Pudong », le Manhattan de Shanghaï. On roule dans un des six tunnels qui passent sous la rivière Huangpu, affluent du Yangsté, pour atteindre la zone financière et commerciale de la ville.

Nous sommes fascinés par la tour Jinmao, une tour toute de verre et de métal qui s’élève à 421 mètres et possède 88 étages (le 8 étant symbole de prospérité et d’argent pour les chinois) supplantée depuis peu par la perle de l’orient : la tour de télévision de la ville, haute de 460 mètres, figure parmi les plus hautes tours du monde, supplantée elle-même pas la toute récente tour du centre financier mondial de Chine (492 mètres, 101 étages), qui est aujourd’hui le plus haut édifice du monde  et que nous avons eu le grand privilège de photographier « la tête dans les nuages »!

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